Définition
Laisser de côté, ne plus s'occuper de quelques chose (un projet, une requête,...)
Synonyme
Passer à la trappe
Vocabulaire
Une oubliette était une sorte de cachot, souvent souterrain, que l'on trouvait dans les châteaux forts du Moyen Âge ainsi que dans quelques couvents ou abbayes
Description
Le cachot médiéval était habituellement situé en sous-sol ou au niveau des douves des forteresses. Il s'agissait d'une sorte de cave voûtée dans laquelle on pénétrait par une corde grâce à un trou percé dans le plafond. Une fois la corde remontée, il était impossible d'en sortir par ses propres moyens. Dans certains endroits, un bat-flanc isolait le prisonnier de l'humidité du sol et des latrines rudimentaires pouvaient apporter un minimum de "confort".
La trappe permettait aussi de faire descendre les paniers de nourriture que le prisonnier devait consommer dans une obscurité totale ou parfois, comme au château de Blaye, seulement éclairé par une sorte d'oeil percé dans le plafond.
Les hôtes des oubliettes
Si l'on en croit les poètes du Moyen Âge ou les romans de Walter Scott, les prisonniers étaient littéralement jetés dans les culs-de-basse-fosse des châteaux afin d'y être punis de leurs fautes. Sans jugement, ils pouvaient y séjourner très longtemps et même y être "oubliés".
Dans les abbayes ou les couvents, le même sort était réservé à des moines ou à des religieuses ayant fauté.
De la légende à la vérité
Bien sûr, certains prisonniers ont été volontairement oubliés dans ces lieux sombres, humides et froids. Sans doute, faute d'eau et de nourriture, n'ont-ils pas résisté longtemps. Cependant, tous les auteurs s'étant penchés sur ces sinistres habitudes s'accordent à penser que les oubliettes ne furent pas aussi peuplés que se plaident a le dire les guides des châteaux forts devant des visiteurs qu'ils doivent impressionner.
Il a été établi qu'il était peu commun de jeter un être humain dans ces cachots, qui servaient davantage de resserre à nourriture ou au vin que l'on voulait préserver au frais.
Sans compter que les conséquences de la décomposition des cadavres (puanteur, maladie, rats) ne manquaient pas de mettre en péril les occupants de la demeure.
Parfois, certains prisonniers de guerre furent enfermés dans de telles conditions, mais ils étaient nourris et surveillés par leurs geôliers à des fins éventuelles de rançon.
Les graffitis sur les murs attesteraient de la présence de prisonniers longtemps incarcérés, mais la découverte d'ossements ne prouve pas que l'oubliette ait servi de tombeau.
Selon l'inspecteur
Prosper Mérimée, inspecteur des monuments historiques, accompagné de l'architecte Viollet-le-Duc, a étudié en détail de nombreuses forteresses et particulièrement le château de Pierrefonds, qui possède des oubliettes.
Après avoir parcouru la France, Mérimée écrivit : "Combien de celliers et de magasins de bois n'ont pas été pris pour affreux cachots! Combien de débris de cuisine n'ont pas été regardés comme les restes de la tyrannie féodale!"
Suivez le guide
Pouvons-nous imaginer la déception de touriste avides de sensationnel s'ils entendaient leur guide déclarer d'une voix neutre que ce trou noir ne reçut aucun prisonnier enchaîné, mais seulement quelques barriques de bon vin à tenir au frais???