Définition
Exclamation destinée à exprimer la pénibilité d'une tâche que l'on rechigne à accomplir.
Corvées seigneuriales
Au XVe siècle, les légistes tentèrent de limiter les travaux serviles en fixant le nombre des corvées à douze par an. De plus, il ne pouvait y en avoir plus de trois par mois et elles devaient être espacées dans le temps. Le seigneur ne pouvait plus, comme par le passé, imposer des travaux périlleux ou malhonnêtes. Pendant leur "temps de service" au seigneur, les corvéables étaient en plus tenus de subvenir à leurs propres besoins de nourriture, ainsi qu'à celui des animaux utilisés. Il n'en coûtait donc pas un sou au seigneur puisque aucune indemnité n'était due.
Corvées royales
Aux impôts qui écrasaient les corvéables vinrent s'ajouter, au XVIIIe siècle, les corvées royales. Routes et chemins devaient être crées et entretenus par le peuple pour la grandeur du pays et la fierté du souverain. Une fois de plus, cela se faisait sous la contrainte et sans compensation. Cette pratique n'existait pas seulement en France; ainsi, en 1737, en Lorraine, qui n'était pas encore Française, la remarquable route de Toul à Nancy fut l'oeuvre de corvéables.
Devant l'importance de cette contribution gratuite, de nombreuses populations se soulevèrent et, sous Louis XVI, l'insurrection gronda en Bretagne où plusieurs château furent brûlés. Il fallut attendre 1776 pour que Turgot, devenu contrôleur général des Finances deux ans auparavant, abolisse le travail gratuit. Cette fois, ce furent les nobles et les ecclésiastiques qui protestèrent devant cette atteinte à leurs privilèges. Louis XVI rétablit les corvées honteuses et il fallut attendre 1793 pour que la convention y mette un terme définitif.
A la fin du servage
En France, lorsque les serfs recouvrèrent leur liberté au XVIIIe siècle, ils furent cependant astreints à accomplir un certain nombre de tâches pour le service du seigneur, et cela sans rémunération aucune. C'était en quelque sorte le prix de leur liberté et aussi la condition exigée pour acquérir un lopin de terre.
La corvée militaire
Pendant le service militaire, tous les appelés ont eu leur lot de corvées : éplucher les pommes de terre pour la troupe, récurer les toilettes, etc. Certes les tâches n'étaient pas valorisantes, mais elles étaient habituellement acceptés parce que partagées par tous... et qu'elles ne duraient que quelques mois.